Indispensables dans les nouvelles technologies, les terres et les métaux rares ont toujours représenté un placement intéressant. Nombreux sont d’ailleurs les particuliers qui en ont fait leur principale source d’investissement. Un grand nombre d’épargnants français ont cependant investi par le biais de sociétés fantômes, se faisant ainsi escroquer des milliers d’euros. Focus sur le sujet.
Les métaux rares, des matières premières stratégiques
Le grand intérêt des investisseurs pour les terres et métaux rares s’explique par le fait que ces derniers sont aujourd’hui incontournables dans les nouvelles technologies. Ils sont notamment indispensables à la fabrication des batteries des voitures électriques ainsi que des puces de téléphones portables. Ce sont également des composants essentiels des ampoules led. Quelques exemples plus précis :
Le petit guide des métaux précieux
- on trouve du tantale sur tous les écrans tactiles,
- le lithium est utilisé comme stabilisateur de batteries,
- le germanium est indispensable à la fabrication de la fibre optique.
Bref, l’attrait des terres et métaux rares n’est pas prêt de faiblir : la demande ne cesse de croître et les prix aussi ! Les escrocs l’ont d’ailleurs bien compris, d’où l’émergence de nombreuses sociétés fantômes et le mirage des métaux rares.
Escroquerie métaux rares : un épargnant témoigne
En 3 ans, c’est plus d’un millier d’épargnants français qui ont été victimes de ces sociétés fantômes. Parmi eux, Alain, un professeur retraité de 75 ans qui croyait aux potentiels des métaux rares. Il n’a d’ailleurs pas tardé à investir par le biais de la société MTL Index. Une société à première vue fiable : « Ils avaient des adresses partout en France et à l’étranger et disaient assurer le suivi des placements et prenaient un droit de 5 % sur les bénéfices lors de la revente » raconte l’ancien enseignant. « Quand j’ai contacté cette société par Internet, un conseiller m’a rappelé. Il m’a mis en confiance. Il était aimable et rassurant. Il répondait à toutes mes questions avec des chiffres et des courbes de projection de plus-value ».
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Séduit par l’attention et l’assurance de son interlocuteur, Alain a investi 40 000 € dans la société, achetant 15 kg de dysprosium, 6 kg de terbium, 15 kg de néodyme et 20 kg de gallium. Malheureusement, tout n’était qu’une escroquerie. Depuis le dépôt et l’encaissement du chèque par MTL, plus de nouvelles de la société : « Plus personne ne répond » raconte le retraité avec amertume. Après avoir contacté l’Autorité des marchés financiers puis déposé plainte, Alain réalise avec tristesse qu’il a investi ses économies dans un mirage : « J’attends juste que la justice reconnaisse que ces gens ne sont que des escrocs ».
Mirage des métaux rares, qui poursuivre ?
Rare Metal Brokers, Global Metal Broker, MTL Index… les sociétés fantômes sont aujourd’hui nombreuses. Et le pire c’est que l’ampleur de cette escroquerie va encore plus loin qu’on ne le pense : gérées par des hommes de pailles, les adresses « prestigieuses » de ces entreprises frauduleuses ne sont autres que de simples boites aux lettres de domiciliation. Résultats : des milliers de victimes et de plaintes partout en France. Pour ce qui est des accusés, impossible pour le moment de remonter jusqu’aux escrocs : les autorités n’ont pas la preuve que les métaux achetés existent bel et bien.
Mais Me Nicolas Lecoq-Vallon, avocat parisien qui représente actuellement plus de 30 victimes, estime cependant coupable les banques ayant permis à ces sociétés frauduleuses d’encaisser les chèques de ses clients : « Ce sont les seuls acteurs solvables de ces escroqueries qui se terminent par des faillites ou par les disparitions des auteurs de l’infraction. Le banquier peut voir sa responsabilité engagée s’il n’a pas correctement alerté le client face au risque encouru au regard des informations accessibles auprès de l’Autorité des marchés financiers ou sur Internet », explique l’avocat. Ont d’ailleurs déjà été ciblées deux grandes banques françaises. Une affaire à suivre de très près.