Le cours de l’or n’a eu de cesse de grimper depuis le début de la crise économique et financière de 2008. La performance boursière de l’once a d’ailleurs atteint des sommets puisque son cours a été multiplié par 10 en une décennie. Ceci n’aurait pas été possible sans des remous économiques et politiques éprouvés par les marchés mondiaux ces dernières années, et appelés à diminuer avec la fin de la crise. On pourrait donc penser que la tendance haussière du cours de l’or touche à sa fin. Plusieurs éléments nous indiquent que ce n’est pas le cas.

A court terme, on peut d’abord constater que la crise de la dette européenne n’est pas encore réglée et que la confiance des marchés va prendre du temps à être restaurée. Début décembre, la chancelière allemande Angela Merkel a par exemple évoqué une nouvelle dévaluation de la dette grecque. Cette nouvelle a d’ailleurs été confirmée quelques jours plus tard par le gouvernement Samaràs a annoncé un plan de rachat de ses obligations souveraines en dessous de leur valeur nominale. Il est donc à craindre, comme pour la première dévaluation de 2011, que les marchés anticipent le mouvement, liquident leurs bons du trésor grec et se réfugient vers des valeurs sûres, or en tête.

Bien que le cours de l’argent, jusqu’alors étroitement lié à celui de l’or, ait éprouvé des baisses les dernières semaines, certains facteurs nous incitent à penser que la tendance haussière de l’or n’est pas finie. Par exemple, la demande croissante de certains pays émergents qui commencent à développer leurs secteurs de la joaillerie contribue à une hausse des prix, et cette tendance de fond ne devrait pas s’arrêter. Par ailleurs, l’or est utilisé dans certaines industries technologiques pour la fabrication de composants, électroniques notamment. Les cycles de vies des produits étant de plus en plus courts, la demande devrait, également dans ces secteurs, trouver une croissance à long terme. L’or a donc encore de beaux jours devant lui !